
Dimanche 12 mars 2023, c’était la « sortie décrassage »
La sortie décrassage qui est la première de l’année, se déroula le dimanche 12mars 2023. Le rendez-vous était fixé à l’ancienne gare d’Arcambal pour 9h, c’est un crachin désagréable qui nous y attendait, mais le chaud café et les viennoiseries ont été très appréciés en ce matin frais. Après la collation, Jacky et Patrick nous donnaient les directives pour cette journée avec un l’itinéraire papier bien préparé. Nous partons en direction de Cremps, Escamps, Bach, Varaire puis Beauregard.
Arrêt devant la halle inscrite aux Monuments Historiques, cette halle a été édifiée au début du XVIIe siècle. Cette construction basse à l’architecture très simple ne comporte qu’un rez-de-chaussée avec un soubassement en maçonnerie et une couverture en lave. Des piles carrées surmontent le mur bahut et viennent soutenir la charpente, tandis qu’on peut admirer les ouvertures circulaires des mesures à grain creusées dans la dalle de pierre qui sert de revêtement au mur de clôture.
Nous repartons vers Laramière, Elbès et nous arrivons à l’abbaye de Loc Dieu. La plus ancienne abbaye cistercienne du Rouergue.
Dans ce pays peu connu sur les chemins de St Jacques : ni massif central, ni toulousain, ni vraiment Quercy, ni vraiment Rouergue, au coin des 3 départements de l’Aveyron, du Lot et Tarn et Garonne, le pays du Quercy-Rouergue cultive donc le paradoxe. Frontière géographique de toujours, frontière religieuse, frontière politique autrefois et du temps de la guerre de Cent ans, frontière encore aujourd’hui. Les Cisterciens s’étant complus dans les frontières, il n’est pas étonnant d’en trouver là. Des bois, un fond de vallée, de l’agriculture, de l’eau. Solitude. Un exemple unique de fortification monastique. Mais cette frontière a entraîné bien des déboires. Incendié en 1409 par les partisans du roi d’Angleterre, les bâtiments conventuels du XIIème siècle sont rebâtis en forteresse. L’abbatiale et la salle du chapitre, entièrement en pierres, ne sont pas touchées par le sinistre, mais la reconstruction, dans ces temps troublés, sera longue et difficile: la famille de Firminhac viendra en renfort avec deux abbés successifs, dont les armes honorent encore une travée du cloître. Monastère et pourtant demeure familiale. L’abbaye fortifiée de LOC-DIEU est donc le fruit original de moines cisterciens arrivés il y a neuf siècles, de la guerre de Cent Ans qui la transforma en château fort et d’une famille qui, depuis deux siècles, s’est installée progressivement dans les étages sans effacer la présence, essentiellement horizontale, des moines. L’abbatiale du XIIème siècle, restée intacte et première voûte gothique sur base romane de Midi-Pyrénées, est connue pour son acoustique et accueille parfois des concerts de musique vocale. LOC DIEU, c’est locus Dei, la paix après les brigands, l’eau et la forêt profonde dans un pays de causse. La Joconde et les peintures du Louvre, fuyant l’avance allemande, y trouvèrent la paix durant quelques mois en 1940. Trois mille deux cent vingt chefs-d’œuvre, accompagnés de quelques quatre-vingt personnes, y séjournèrent avant de repartir sur Montauban.
Après la visite de ce bel ensemble, avec une guide très dynamique et qui a su nous intéresser à la découverte de l’abbaye, nous repartons vers Martiel et Marroule pour rejoindre le restaurant La Bergerie. Les AQVA étaient environ 80 à se mettre à table, repas délicieux et copieux, bien servi rapidement pas d’attente entre les plats, et très bon, une estafinade délicieuse. Une fois le dessert et le café pris nous repartons en direction de Limogne. Après quelques pas sur le GR 65 on découvre la maison coquille.
L’œuvre d’art refuge « Pecten Maximus », imaginée par l’artiste Sara de Gouy et composée de coquilles Saint-Jacques, Sara de Gouy et son équipe ont achevé courant novembre 2022 le chantier refuge créée dans le cadre de « Fenêtres sur le paysage » menée par « Derrière le Hublot ». Située sur le GR®65, chacun peut venir la visiter ou y passer la nuit. Un programme soutenu par de nombreux partenaires. Il est indiqué que l’œuvre est « inspirée des charpentes Philibert, du nom de son inventeur Philibert Delorme, architecte, qui, à la fin du XVIe siècle créa un principe de charpente en carène de bateau, inspiré des vaux, servant à la construction des voûtes en pierre. On trouve encore des traces de ces charpentes dans la vallée du Lot. Sara de Gouy en observatrice attentive du paysage et de son patrimoine, rend hommage à ce constructeur avec une œuvre entièrement couverte de coquilles Saint-Jacques. 11 000, posées comme des tuiles forment le toit et un béton fabriqué à base de 4 500 coquilles Saint-Jacques concassées jonchent le sol de l’œuvre.
Après la visite de la maison coquille, nous reprenons la route en direction de nos garages respectifs, bien heureux d’une bonne journée réussie, merci à Jacky et Patrick pour cette bien belle balade.
