Domi tu nous a quitté trop tôt …
Auteur: alain parazines
mars 5, 2021
Domi et ta parole intarissable,
ta joie de vivre, tes collections improbables, ton amour immodéré pour l’autobus du club, comment imaginer que tu as pu nous planter là en quelques semaines, toi qui avait des projets pour plusieurs vies ?
Tu étais un personnage hors normes, un pilier de la vie cadurcienne du temps de la dernière station service en centre ville, une âme du club, mais surtout un ami irremplaçable. Tu laisses un vide immense à l’image de l’homme attachant que tu étais.
Ton sourire et ta coiffure romantique débordant de ta casquette sont les images que nous garderons de toi.
Nous avons une affectueuse pensée pour Lulu, Sandrine, Lyonel, leurs conjoints et vos petits enfants.
Témoignage pour Domi :
Domi,
Tu ne manquais pas une occasion de nous dire : « Mes amis, c’est un grand moment ! »
Aujourd’hui c’en est un mais cela ne nous fait plus rire car c’est celui où tu t’en vas.
Tu étais un personnage haut en couleurs, une figure de la vie cadurcienne. Au 129 boulevard Gambetta, d’abord avec tes parents, puis à leur suite, tu as animé une station où tu rendais des services.
Les clients devenaient des relations et souvent des amis.
Tu étais un incorrigible bavard, un conteur, et tu avais le don de créer des liens avec les gens.
On venait à ton garage pour un plein d’essence, une réparation, on s’attardait pour la convivialité du lieu.
Certains se souviennent de fin de semaine à déguster des huîtres et du vin blanc sur le pont élévateur servant de table improvisée.
Ta notoriété dépassait le cadre local, sans doute en partie pour ta passion de collectionneur. COLLECTIONNEUR, le mot est faible et inapproprié : tu étais un boulimique de tous les objets que tu ne possédais pas encore. Rien n’était dénué d’intérêt à tes yeux. Ta collection était un inventaire à la Prévert : voitures, motos, triporteurs, livres, cuivres ,plaques publicitaires…
Un de tes amis a osé te qualifier de « ramassaïre ».
Tu étais habile négociateur en affaires mais fidèle sincère et généreux en amitié, nombreux sont ceux qui peuvent en témoigner. Tu avais un grand cœur, à qui n’as-tu pas un jour rendu service ?
Tu étais profondément attaché à ta famille : ta femme Lulu, tes enfants Sandrine et Lionel, leurs conjoints Sébastien et Kanocknapassan, tes petits enfants Lillou et Nithipol. Tu les évoquais parfois sur le ton de la plaisanterie, par pudeur, mais tu étais toujours présent pour eux.
En contrepartie ceux-ci subissaient sans broncher tes éruptions volcaniques, autre trait de ton caractère méridional, ainsi que tes collections envahissantes.
Frappé à deux reprises par la maladie tu as montré un grand courage et un optimisme positif pour ton entourage malgré une lucidité extrême sur la gravité de ton cas.
Nous ne devrions pas être tristes car tu ne l’étais pas. Tu personnifiais la joie de vivre.
Là où tu vas , nous devrions t’imaginer en train de négocier le porte clef de Saint Pierre ou un exemplaire dédicacé de la bible…
Adieu Domi et merci pour tous les grands moments partagés.

Article de la Dépêche du Midi le 9 mars 2021
Le club des Amateurs Quercynois de Véhicules Anciens est en deuil, avec la disparition de Dominique Desprat. Collectionneur passionné, l’ancien garagiste du boulevard cadurcien est décédé jeudi 4 mars, à l’âge de 72 ans.
Qui ne connaît pas Dominique ? Il fut longtemps le dernier garagiste-station-service en bas du boulevard Gambetta à Cahors, une station à l’ancienne, où l’humain était important et l’automobile une passion : Les Etablissements Desprat. En 1967, il avait repris l’affaire de son père alors « La maison du pneumatique ». Il était toujours là, de tôt le matin à tard le soir, au service des clients, proche des gens. Personnage incontournable de l’aventure de l’automobile ancienne dans le Lot, il fut co-fondateur en 1978 du club des Amateurs Quercynois de Véhicules Anciens (les AQVA). Casquette bombe sur la tête, il écumait les bourses automobiles à la recherche pièces rares pour ses Lorraine-Dietrich des années 1920, courrait les meetings et festivals avec ses voitures de prédilection : Porsche, Lancia, Salmson, MG ou Peugeot. C’était un collectionneur passionné par la vieille mécanique, la noble -sans électronique- celle où l’homme est seul responsable du mouvement de son bolide. C’était aussi une chaleureuse personnalité, intarissable sur le sujet automobile et tant d’autres, un passionné-passionnant, un grand cœur.
Dès que l’occasion se présentait, Dominique faisait le spectacle avec le bus découvrable Citroën U23 vert et blanc du club. Il régalait passagers et spectateurs, surprenant les non-habitués, en quittant sa place de conducteur alors que le bus roulait (lentement), faisait le tour du véhicule à pieds et reprenait le volant comme si de rien n’était, ravi de sa performance, content de sa blague. Il participait à la mémoire du patrimoine roulant du Lot avec notamment le sauvetage du camion La Buire de 1914 stationné impasse du Pal pendant 65 ans. Depuis toutes ces années, Dominique a bien profité de ses passions avec enthousiasme. Un fou de moteurs, cuivres, motos, plaques émaillées publicitaires et autres malles de voyage anciennes. Jusqu’au bout il conserva un courage inouï, un humour indéfectible et une longue liste de projets. Dominique Desprat est mort jeudi 4 mars, à l’âge de 72 ans.
À sa famille, à ses amis, La Dépêche du Midi présente ses plus sincères condoléances


Cahors : Dominique Desprat nous a quittés
Une figure cadurcienne s’est éteinte.
Dominique Desprat nous a quittés le 4 mars, à l’âge de 72 ans. Ses amis de Cahors Auto Rétro et les Amateurs Quercynois de Véhicules Anciens lui rendent hommage : « Qui ne connaît pas Dominique ? Il fut longtemps le dernier garagiste-station-service dans la boucle de la ville de Cahors, en bas du boulevard Gambetta, avant le pont Louis Philippe. Une station service à l’ancienne, où le client était servi, où le relationnel humain était important. Il avait repris l’affaire de son père en 1967. C’était alors La maison du pneumatique. Il était toujours là, au service de ses clients, proche des gens qui finissaient par devenir des amis. Et lui même était devenu un ami de tous, un personnage incontournable de l’aventure de l’automobile ancienne dans le Lot. Il fut co-fondateur en 1978 du club des Amateurs Quercynois de Véhicules Anciens (les AQVA). Dominique faisait le spectacle avec le bus découvrable Citroën U23 vert et blanc du club. Il participait à la mémoire du patrimoine roulant du Lot avec notamment le sauvetage du camion La Buire de 1914 stationné dans Cahors pendant 65 ans. Casquette bombe sur la tête, il écumait les bourses aux pièces automobiles à la recherche d’éléments rares pour ses Lorraine-Dietrich du début du siècle (dernier), courait les meeting automobiles et autres festivals avec ses voitures de prédilection : de magnifiques Lancia, Salmson, MG ou Peugeot. C’était un collectionneur passionné par la vieille mécanique, la noble -sans électronique- celle où l’homme est seul responsable du mouvement de son bolide. C’était aussi une chaleureuse personnalité dont le rôle quasi-social fut indéniable quand il tenait encore la station-service. Lors d’une interview, en 2006, il racontait : « Les gens viennent me voir car ils ont besoin d’être secourus moralement. C’est le réconfort par la parole, par l’expérience, la différence d’âge que je peux avoir avec eux. Je remarque qu’il y a des gens qui sont totalement isolés, ils ne savent pas parler à leur famille, ni à leurs amis. Je suis une sorte de collaborateur du fond du boulevard. Ils arrivent Salut Domi !, on se tape sur l’épaule : J’ai besoin d’un conseil, de ceci ou de cela. J’arrive à être une sorte de planche de salut pour certaines personnes. Ce ne sont que des mots, mais quelquefois les mots évitent à certains de faire des conneries». Il ajoutait enfin : « Je ne regrette pas la vie que j’ai eue. J’ai vécu dans un milieu automobile qui m’a toujours plu. J‘ai côtoyé pendant 30 ou 40 ans des gens extraordinaires ». La station a fermé ses portes le 30 juin 2007. Depuis toutes ces années, Dominique a bien profité de ses passions avec enthousiasme. Un fou de moteurs, de cuivres, motos, plaques émaillées publicitaires et autres malles de voyages anciennes. Ces derniers temps, il s’est bien battu, jusqu’au bout, contre ces sales maladies de notre époque. Avec courage et humour. Un courage inouï, un humour indéfectible et une longue liste de projets. Il manque déjà à tous. Nous avons une affectueuse pensée pour son épouse Lulu, leurs enfants Sandrine et Lyonel, leurs conjoints et les petits-enfants. »
